1 - EXPLICATION DÉTAILLE DES PRATIQUES DE COOPÉRATION INTER-ASSOCIATIVES

Notre démarche est nationale et s’inscrit sur trois territoires :
1 - le Nyonsais-Baronnies dans la Drome,
2 - le territoire du Couserans en Ariège,
3 - le bassin de vie de Coustellet dans le Sud Vaucluse.

Sur chacun de ces territoires, il s’agit d’accompagner des projets différents de coopérations inter-associatives et / ou de co-construction de politiques culturelles publiques articulés autour de trois adhérents de la FEDELIMA :

1- La Cigale sur le Nyonsais-Baronnies dans la Drome,
2 - Art’Cade sur le territoire du Couserans en Ariège,
3 - La Gare sur le bassin de vie de Coustellet dans le Sud Vaucluse.

  • Une mise en œuvre d’un projet inter-associatif dans un objectif de mutualisation de moyens et de consolidation du projet culturel de territoire : la Cigale à Nyons

L’idée d’une coopération inter-associative et d’un renforcement du dialogue avec les pouvoirs publics est née lorsque l’association La Cigale, porteuse d’un projet culturel en Drôme Provençale, installe ses bureaux à la pépinière d’entreprise de Nyons, et se met, un an plus tard, à la recherche d’un local plus grand.

En 6 mois, les échanges avec les structures associatives se multiplient, et émergent des envies, des besoins, des valeurs communes, un intérêt collectif. La convergence de ces acteurs, qui œuvrent individuellement pour le développement des initiatives solidaires (lien social par la culture, écologie, circuits courts, éco-construction) fait naître la volonté d’innover socialement, de développer une démarche endogène, et de coopérer en faveur du développement territorial. Un terreau favorable à l’émergence d’une coopération inter-associatif sur ce territoire à dominante rural.

Dans le Nyonsais-Baronnies, de nombreuses initiatives associatives et autres acteurs locaux engagées dans le domaine du social, de la culture, de l’environnement, de l’écologie démontrent une forte volonté d’agir pour le développement durable et soutenable de leurs territoires. Celui-ci bénéficie d’atouts considérables (cadre de vie, ressources agricoles, attractivité touristique) mais est également traversé par des enjeux spécifiques notamment liées au milieu rural (accroissement de la précarité, fragilité économique des structures, formation, logement et mobilité des personnes…). Aussi, les initiatives doivent faire face à des problématiques de locaux (bureaux, ateliers, stockage…), de maintien de l’emploi, de difficultés économiques, ou de valorisation de leurs actions.

L’amorce de la réflexion autour d’une dynamique de coopérations inter-associatives est engagée par 12 structures associatives qui voient cette coopération porteuse de solidarités, d’innovation, de développement économique et social et de co-construction avec les acteurs publics. Ce regroupement territorial offre déjà, de par la nature de l’activité de ses membres, toutes les composantes d’un projet éco-culturel de territoire : habitat passif, éco-construction, patrimoine local, dynamique artistique et culturelle, agriculture biologique, circuits courts, insertion par l’activité économique, ressourcerie, culture et formation au numérique. Ce projet est l’occasion, pour ces acteurs, de répondre à leur envie de solidarités et à leur désir de produire et de vivre autrement leurs rapports au territoire. L’objectif global de cette coopération est bien de décloisonner les acteurs en créant de la solidarité et du lien entre les structures, par le partage de locaux, l’innovation et renforcer le rôle des associations dans la co-production de l’action publique avec le Parc Naturel Régional ou bien encore la politique du CDDRA (Pays), contrat de développement Rhône-Alpes.

2 - LES ACTEURS IMPLIQUES, LEURS LIENS AVEC DES RÉSEAUX NATIONAUX, LA PARTICIPATION D'ASSOCIATIONS NON MEMBRES DES RÉSEAUX OU FÉDÉRATIONS, LEURS RELATIONS HABITUELLES

L’association La Cigale développe un projet artistique et culturel territorial en faveur des musiques actuelles. Son histoire lui confère un ancrage fort sur le territoire qui lui permet d’expérimenter une nouvelle forme de lieu de musiques actuelles, mobile, avec une vision d’un projet au-delà d’un lieu fixe, plus proche du territoire, et plus près des publics. La Cigale met en œuvre des actions de sensibilisation des publics, des actions culturelles en faveur des publics âgés, fragilisés, jeunes, organise des concerts, accompagne des porteurs de projets et des musiciens amateurs ou en développement. Elle est active principalement sur le territoire du Nyonsais Baronnies, avec certaines actions étendues sur la Drôme Provençale. A chaque action La Cigale investit de nouveaux lieux et/ou l’espace public (salle des fêtes, lycée, médiathèque, salle de répétition, maison de retraite, hôpital…).

  • Lien avec différents réseaux : La Cigale est adhérente de la FEDELIMA, du SMA (Syndicat des Musiques Actuelles), ainsi que des réseaux régionaux GRAL et Tagada, réseau bi-départemental Drôme Ardèche
  • Relation avec autres associations : La Cigale travaille avec plus d’une quinzaine d’associations locales ou acteurs locaux du secteur culturel et social avec lesquelles elle co-organise des évènements ou des actions ou qu’elle invite à participer sur ses actions. Elle est à l’initiative de la dynamique de regroupement associatif autour d’un projet de Pôle Territorial de Coopération Economique et de la création du projet commun Caravansérail, rencontres solidaires, qui réunit treize associations du territoire ( détail de la présentation de ces associations en annexe n°2), dont : L’AMAP : Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne ; L’association RADIO’LIVE, l’association ENSEMBLE ICI  / DECOR (Développement des Communautés Rurales), LA FABRIQUE (récupération et recyclage), l'association FAMILIALE DU NYONSAIS (ateliers sociolinguistiques, accompagnement des enfants à la scolarité, espace de vie sociale soutenu par la CAF et la Ville de Nyons,).

En parallèle de ces associations, deux entreprises œuvrant dans le domaine de l’éco-habitat sont à l’écoute de l’avancement du projet intersectoriel, et souhaitent travailler pour le développement d’offre culturelle sur le territoire : Entreprises Créabois (ossature bois) et Ecodomeo (toilettes sèches) et LE CEDER (Centre pour l’Environnement et le Développement des Énergies renouvelables) Le CEDER est un Espace Info Energie et agit pour la promotion des savoir-vivre écologiques au travers de nombreux événements.

3 -LES OBJETS DU RAPPROCHEMENT

La Cigale relève quatre principaux enjeux au rapprochement associatif dans une logique de développement culturel du territoire en lien avec l'action publique :

  • Un objet social du rapprochement : décloisonner les acteurs en créant de la solidarité et du lien entre les structures, par le partage de locaux, l’innovation et la mise en place de nouveaux services aux usagers et à la population.
  • Un objet économique : consolider des emplois et développer l’économie des structures par la création de coopération, de complémentarité des activités et la création et de nouveaux services
  • Un objet environnemental : contribuer à la transition écologique en favorisant la production et la valorisation de biens et de services plus économes s’appuyant sur les compétences des acteurs de l’écologie investis dans le projet
  • Un objet culturel : créer, diffuser et proposer du spectacle vivant et autre arts plastique (photos, plasticiens..)

4 - LES PRINCIPES DE GOUVERNANCE MIS EN PLACE

La gouvernance du collectif inter-associatif en construction s'articule essentiellement d'une part autour d'un espace de Collégiale / Plénière qui oriente et décide et qui réunit tous les membres du collectif, 4 à 6 fois par an et d'autre part autour de groupes de travail (travail par thématique) qui réunissent deux à trois personnes de structures différentes et dont les avancés sont transmises au fur et à mesure au collectif. Ils se réunissent  selon les besoins.

5 - LES PRINCIPES DU DISPOSITIF ET SES MODALITÉS DE FONCTIONNEMENT

Le regroupement inter-associatif s'appuie, sans le modéliser, sur les travaux issus des logiques de Pole territoriaux de coopération économique et sur la prise en compte de l'histoire du territoire et des partenariats coopératifs développés. Le collectif souhaite amorcer une phase de formalisation plus forte. Il a donc besoin d’être accompagné sur un travail de diagnostic, de préfiguration et d’amorçage pour concevoir et formaliser la gouvernance, les modalités de fonctionnement, le lien aux autorités locales, au vu de ses objectifs stratégiques.

6 -LE OU LES TERRITOIRES D'ACTIONS, LE LIEN AVEC SES ENJEUX SPÉCIFIQUES ET LES BÉNÉFICES ATTENDUS POUR LUI DE CETTE PAROLE CONCERTÉE

Sur le Nyonsais-Baronnies, de nombreuses initiatives associatives sociales, culturelles, écologiques, en faveur du numérique (…) démontrent une forte volonté d’agir pour le développement local, durable, soutenable sur le territoire. Celui-ci, s’il bénéficie d’atouts considérables (cadre de vie, ressources agricoles, attractivité touristique), a des problématiques importantes liées au milieu rural (accroissement de la précarité, vieillissement de la population, fragilité économique des structures, formation, logement, mobilité). Les services et offres à la population ont tendance à se restreindre, et fort heureusement, un tissu associatif actif, contribue largement à la richesse du territoire. Toutefois, associations, entreprises, structures, doivent faire face à des problématiques diverses liés à la difficulté d’accès au foncier, au maintien de l’équilibre économique, et de l’emploi, qui les poussent parfois à opérer seules. Elles souffrent également d’un manque de valorisation de leurs projets et de leurs actions, et se sentent parfois trop cloisonnées, notamment car ils n’ont pas d’homologues ou d’interlocuteurs sur ce territoire.

Les acteurs et habitants relève un besoin de plus de lien entre eux, et avec les habitants, notamment au travers d’un lieu de vie, de rencontres, d’émulation, de travail, et de partage. Il existait sur le territoire deux lieux culturels, dont un occupé jusqu’en 2013 par La Cigale, qui ont tous deux fermé leurs portes, et qui ont peut-être contribué à renforcer ce manque.

Ces besoins identifiés font émerger des envies de solidarité et de coopération entre les acteurs. Ils voient dans cette opportunité de travail collaboratif autour d’un projet commun (voire du partage d’un lieu commun), des solutions locales pour maintenir une dynamique et valoriser les initiatives, faire plus de liens entre les actions, parler d’une commune voix, en travaillant, et en vivant sur de nouveaux modes sociaux, avec une volonté d’essaimage de ces dynamiques transversales en milieu rural.


LA Drôme